Jeong You-Jeong fait preuve d'une belle sincérité dans Bonobo.
D'un événement biographique (les derniers jours de la vie d'un membre de sa famille), elle tire un roman mi fantastique, mi critique de la société coréenne.
Sa belle écriture permet de vivre - sur un rythme haletant - l'aventure d'un trio improbable (un SDF, une guérisseuse d'animaux, un bonobo).
Les chapitres s'enchainent de manière fluide et harmonieuse pour mieux mettre en valeur deux thèmes principaux :
- la relation entre individus vivant en marge de la communauté et les piliers de la société (respect de la loi et de la police, avoir un emploi...),
- le sort des animaux traités comme simple marchandise commerciale (en toute illégalité).
Ainsi l'écrivaine permet d'afficher de bout en bout une belle sensibilité (le regard sur la fin de vie, la maltraitance animale ou sur les marginaux).
Peut-être avec une histoire un peu vaine certes.
Mais la beauté n'a pas nécessairement la couleur de l'utile ou d'un enseignement.