"C'était l'heure du thé, avant l'entrée des lampes. La villa dominait la mer ; le soleil disparu avait laissé le ciel tout rose de son passage, frotté de poudre d'or ; et la Méditerranée, sans une ride, sans un frisson, lisse, luisante encore sous le jour mourant, semblait une plaque de métal polie et démesurée."
(Dans "le bonheur")
J'ai la chance d'avoir l'édition "Classiques de poche", c'est à dire un recueil qui, outre "Boule de suif", contient 20 autres nouvelles, toutes "réalistes", et "de jeunesse".
Qu'en dire qui n'a pas été dit. Que pour connaître Maupassant, il faut le lire, et que ce n'est que de cette façon-là qu'on peut connaître l'étendue de son énorme talent à décrire défauts et travers de ses contemporains. Qu'à son échelle, la valeur n'attend pas le nombre des années, et que ces nouvelles "de jeunesse" sont à peu près toutes de gros morceaux de vie à l'éclat meurtrier de la réalité et de la vérité sans fard de l'humain, même les plus courtes.
Que la poésie côtoie chez cet auteur le plus vil réalisme et que ses descriptions frôlent souvent le sublime. Et qu'à aucun moment on ne s'ennuie avec lui...
En un mot comme en cent, je suis fan.
Les "petits chefs-d'oeuvre" du recueil, de mon point de vue : outre "Boule de suif", j'ai adoré "La dot", "Le lit 29", "Le protecteur", "La chevelure", "Rose", "l'aveu", "Le bonheur", "Une vendetta", "Une soirée", "Le vengeur", et "Première neige". Les autres sont tout à fait honorables également, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! Mais celles-là sont mes préférées, de façon non objective sans doute.
Bref, Maupassant, c'est un "grand" de la littérature française, je ne suis pas la première à le dire, et sans doute pas la dernière ! ;-)