Un jeune baron, qui passe ses vacances, dans un hôtel paisible, un peu trop paisible pour lui, décide de tromper son ennui en séduisant une femme mariée dans les derniers éclats de beauté. Femme qui est juste venue accompagnée de son fils convalescent de 12 ans. Le séducteur va feindre de se prendre d'amitié avec ce dernier, qui lui aussi essaye comme il peut de tromper sa solitude, pour pouvoir mieux s'approcher de sa proie. L'enfant va s'apercevoir peu à peu qu'il a été manipulé...
Je crois que les thèmes qui n'ont pas été abordés par Stefan Zweig dans son oeuvre, et en particulier dans ses nouvelles, sont très rares. Et l'enfance ne fait certainement pas partie de ces derniers. Avec toute la fluidité d'écriture et toute la finesse psychologique habituelles qu'on lui connait, l'auteur de Les Prodiges de la vie décrit une histoire d'amitié à sens unique trahie et le début d'un potentiel adultère, principalement du point de vue d'un enfant, même si la focalisation interne principalement employée par l'auteur fait quelquefois passer dans les pensées du séducteur et de la mère.
Mais le fait qu'on reste principalement avec l'enfant et qu'en conséquence toutes les réactions imprévisibles qu'un être humain de cet âge peut avoir font que l'ensemble se révèle très vite un drame psychologique, parfois anxiogène, dégageant un suspense qui agrippe le lecteur jusqu'à la fin.