Ce livre n'est honnêtement rien d'autre qu'un ramassis de clichés vantant le progrès.
Avant toute chose, je tiens à dire que si on veut me faire un reproche, conservatrice n'en fait clairement pas partie. Je suis donc globalement d'accord avec le message de Michel Serres.
MAIS ! (et un gros "mais" qui justifie la pire note que j'ai mis à un livre depuis mes débuts sur Sens Critique, même "Cinquante Nuances de Grey" a eu 3).
Mais quand on avance quelque chose, on prouve ses dires, on cite ses sources. Un intellectuel, un normalien, un académicien devrait le savoir mieux que quiconque, non ? Visiblement non. Si les deux pages de la fin intitulées "Du même auteur" étaient remplacées par une bibliographie digne de ce nom, on envisagerait de trouver quelque chose à racheter dans cet amas de lieux communs.
Par exemple : "Des statistiques (LESQUELS ??!!) disent que, dans les temps anciens (QUAND ??!!) le nombre des morts par maladies infectieuses (LESQUELLES ??!!) dépassait toujours d'assez loin (COMBIEN ??!!) celui des victimes de guerre." Autre exemple : "Au moment du mariage (EN QUELLE ANNÉE ??!!), les conjoints ne se juraient fidélité que pour cinq ans en moyenne, alors qu'aujourd'hui (QUAND ??!!) la statistique (QUELLE STATISTIQUE ??!!) dit qu'ils se la disent pour soixante-cinq ans."
Avec une exigence intellectuelle de la sorte, moi aussi je peux écrire un essai (OK, un manifeste) : "Une étude a dit qu'après 80 ans, aucun auteur n'a plus écrit quoi que ce soit de bien". Je ne cite pas ma source, vous n'avez qu'a me croire !
Monsieur Serres, vous avez 87 ans, comme c'est mieux maintenant et que vous en avez les moyens, prenez une retraite bien méritée et reposez vous sur vos lauriers : ce que vous avez écrit avant était surement mieux.