La passion puis la douleur. Et les deux en même temps. Ça raconte Sarah parle d'une relation incandescente (aux enfers). Et de rien d'autre, c'est bien le problème. Un premier roman, cela sent évidemment l'autobiographie, une écriture cathartique et personnelle (une plaie de la littérature française) qui prend le lecteur au collet, ou pas. Parce que la passion amoureuse se rapproche de la folie et ne concerne que les personnes qui la vivent et que la relater, à moins d'être un écrivain d'exception, ne peut déboucher que sur un texte au mieux indécent et/ou péremptoire, au pire ennuyeux. Le livre est focalisé sur le rapport entre la flamboyante Sarah et la narratrice ; la fille, le compagnon, les parents et le travail de cette dernière passant à l'as. Bien sûr que plus rien n'a d'importance quand on est épris (comme on dit brûlé) au quatrième degré mais écrire sur le sujet et ne pas s'en détacher c'est de l'ordre de la confession, pas du roman. Et comment éviter les répétitions, ces antiennes ressassées ad nauseam, tant dans le feu de l'amour et de l'adulation que dans le froid de la perte et de la déréliction ? On peut ne pas aimer Ça raconte Sarah et rester à distance non pas par insensibilité à cette histoire mais à sa manière d'être décrite, en long, en large et avec tous ses travers, cherchant à appuyer plus qu'à suggérer, à enfoncer le clou davantage qu'à évoquer avec finesse. Et que dire de ces expressions durassiennes, de ce dénouement qui n'en finit pas de se dénouer, de ces passages wikipédiesques qui confinent au ridicule ! Ainsi parlait Sarah tout ce tralala !