Waw, ce livre fait l’effet que Sarah fait a l’autrice : on plonge dedans et on oublie de respirer, on s’oublie et on reprend sa respiration seulement une fois le livre refermé et rangé dans l’étagère. Ce livre raconte en 2 parties l’histoire d’amour entre Sarah et l’autrice. Dans une première partie, la rencontre déclenche une amitié puis un amour charmant, intense et passionné. Jusqu’à que cet amour, comme une marée montante, dépasse une ligne un peu floue dans le sable. Cet amour bascule. Il épuise, on ne respire plus, on tient les pages comme l’autrice tient les mains de Sarah, inquiète, désespérée presque. On ne vit que pour Sarah. Le fil du livre, rempli d’ellipses représente bien les saccades de l’autrice. Elle sort la tête de l’eau, le temps de livrer une suite d’impressions qui l’ont bouleversées. Le reste ne compte pas, il est juste énoncé ou suggéré. Sarah prend tout l’espace. Cette première partie est réussie, juste. On est traversés par la nécessité de l’autrice de se libérer de cette histoire, de son emprise.
La deuxième partie, c’est la fuite. Sarah est malade, Sarah meurt et l’autrice la fuit alors que la vie s’enfuit de son amante. Elle sombre, triste à Trieste. Le deuil de Sarah est un naufrage et l’autrice se noie dans la folie, la solitude et l’alcool. Il n’y a plus d’espoir, sa folie est incurable.
J’ai eu besoin de me le répéter : elle a du s’en sortir, elle a sorti cette histoire d’elle.