Cahier d'un retour au pays natal par Elsahaha
La profusion est ma reine, je la vénère, l'adore, me prosterne à ses pieds. La boulimie de mots et de sonorités charnues, je trouve cela jouissif. Le sale, le putride, la rondeur et les anfractuosités.
C'est pourquoi, forcément, Césaire me ravit. Le sens de la plupart des mots m'échappe, mais qu'importe ? Ce qu'il faut c'est dévorer, arracher à pleines dents, lire tout haut et crier les mots incroyables et rugissants. Sentir le ton monter, sentir gronder l'appel sous-tendu de la liberté, cette voile qui se gonfle telle une poitrine remplie de fierté, ce vent pousser une caravelle à la proue ornementée.
Je m'égare. Mais comment exprimer l'outrance et l'émerveillement d'une langue parfaitement maîtrisée ?
C'est comme une énorme tablette de chocolat noir avec plein de gros bouts de céréales, fruits secs et autres "crunch crunch" à croquer dedans.