Publié en 1950, "Cailloux dans le ciel" est le premier volet du cycle de l'Empire rédigé par Isaac Asimov, mais le troisième si l'on prend l'ensemble d'un point de vue chronologique. Un sacré bordel donc, Asimov étant coutumier du fait, la majorité de ses oeuvres, ainsi que les cycles auxquels elles appartiennent, se faisant mutuellement échos.
D'où peut-être ce sentiment de prendre un train en marche pour un lecteur comme moi qui aborderait le grand oeuvre d'Asimov par ordre de publication, l'impression d'avoir loupé un épisode crucial à la compréhension de l'ensemble. Toutefois, passé cet aspect, "Cailloux dans le ciel" se lit facilement.
L'auteur du cycle des robots brasse une multitude de thèmes fort intéressants et novateurs pour l'époque, pointant à la fois un racisme ambiant et un bellicisme à la limite de la paranoïa, qui n'est bien entendu pas sans rappeler l'état de psychose qui envahissait les USA pendant la guerre froide. Asimov en profite également pour mettre le lecteur en garde contre les dangers d'une science employée n'importe comment, mettant en scène une menace atomique et bactériologique trouvant une résonance à la fois dans notre histoire et malheureusement dans notre avenir.
Si les tensions et les manipulations politiques sont plutôt plaisantes pour tout amateur de complots et de politique (science) fiction, il est dommageable que le récit narré par Asimov ne soit pas plus passionnant que ça, paraissant bien trop daté aujourd'hui et remplis de clichés, avec son conspirateur très très fourbe, son scientifique ayant forcément mis au point une machine que tout le monde convoite, et sa fille bien entendu transie d'amour pour un baroudeur étranger et courageux.
Peut-être pas un grand crû de la part d'Asimov mais un début de cycle intéressant, qui s'attarde sur des thématiques passionnantes et toujours d'actualité.