Que dire de Candide ? Beaucoup trop de choses…
Peut-être que c’est là l’une des plus grandes œuvres de Voltaire, me direz-vous. Eh bien je vous répondrai que non. Car Voltaire, à l’image d’un dieu qu’il a si souvent méprisé, réussit toujours ses œuvres. Bon, je rectifie : ses œuvres romanesques. Nous ne sommes pas là pour parler de ses essais poétiques…
To put it in a nutshell, Candide est un jeune homme avide de métaphysico-théologo-cosmolonigologie, la philosophie de son maître Pangloss. A la suite d’un baiser volé avec Cunégonde, les deux compagnons se voient chassés du château de Thunder-ten-tronckh et condamnés à errer sur le globe, passant de déconvenues en déconvenues, mais toujours convaincus que « tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles ».
Cette dernière phrase, directement issue de la philosophie de Leibniz, constitue le principal refrain du roman. Voltaire, grand adversaire du pessimisme et fervent serviteur de l’ironie, fracasse à coups d’horribles mésaventures les théories leibniziennes et pousse le lecteur, comme son héros, à lire entre les lignes. Ainsi le plus iconoclaste des écrivains a écrit :
« Pangloss disait quelquefois à Candide : « Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’Inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. »
– Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. »
et conduit le livre à se terminer sur une note tout à fait divine. Nous retiendrons donc que la bonne parole n’est point prêchée de manière générale, mais que chacun est capable d’une vision des choses et d’un avis déterminant. A bon entendeur…