A intégrer à toutes les formations scientifiques
Ami lecteur qui vit dans la science dure et te détends dans la littérature.
Ou toi qui oeuvre au quotidien dans le domaine des sciences humaines.
Toi enfin qui est épris de critiques et interprétations littéraires obscures d'oeuvres qui ne le sont pas moins. Cantatrix sopranica L. est un petit recueil de textes inattendus que tu ne pourras manquer d'apprécier.
Car les cinq textes compilés dans ce recueil d'à peine cent pages sont de savoureux pseudo-textes scientifiques qui miment ou détournent, sur le fond comme sur la forme, les archétypes du genre.
Je ne m'étendrai que sur l'article éponyme, Cantatrix Sopranica L., le plus célèbre des cinq mais aussi le plus admirable pour les nombreux niveaux de lecture clairement prévus par l'auteur : le néophyte appréciera en effet les jeux de mots créés par le nom des auteurs cités en références (McHullot, Mac Haskett & Massinture ; Payre & Tairnelle...), alors que les scientifique non spécialistes s'esclafferont devant la reprise de la structure exacte d'un article scientifique et la traduction approximative du résumé et que les plus connaisseurs se régaleront des références scientifiques pointues que Perec detourne avec brio (l'organisation somatotopique du cortex cérébral devient tomatotopique, les abréviations désignant les noyaux gris cérébraux -STN, GPI, GPE...- deviennent SNCF, CNRS, CHU...).
Une lecture à intégrer définitivement dans tous les programmes scientifiques pour inciter à l'humilité et à la prudence tant la "scientificité" de ces textes les fait apparaître réalistes et valides alors qu'il ne sont que le produit exubérant d'une imagination humaine.