Pour savoir si vous avez affaire à un véritable récit de SF, appliquez la vieille formule suivante : si l'intrigue tourne autour d'une technologie, et ne peut avancer ni exister sans cette technologie, vous avez effectivement affaire à un roman de SF.
Si par contre, tout les éléments peuvent être remplacé et replacé dans un cadre conventionnel, vous n'avez pas réellement affaire à un récit de science-fiction.
A ce niveau, Carbone modifié remplis la feuille de charge, sans les technologies exposée dans l'histoire, l'intrigue est impossible.
Et à ce niveau, il faut admettre que Richard Morgan a fait un relatif bon boulot, il expose un univers plutôt complet, relativement complexe même s'il ressemble fortement au nôtre, mais je ne vais pas cracher dans la soupe, après tout rare sont les récit d'anticipations qui sous couvert de futur, nous parle en fait du présent.
Là ou le bas blesse, c'est au niveau de l'histoire. Elle est plutôt bonne, mais j'ai eu l'impression de relire un James Ellroy. Ce qui ne serait pas si mal si son premier bouquin dernier n'avait pas été écrit il y a plus de trente ans.
Ajoutons à cela quelques scène d'action pas trop mal torchées et des scènes érotique histoire de contenter tout le monde, l'éditeur comme le lecteur amateur du genre et vous obtiendrez un roman de science-fiction sympa, sans plus.
Le plus grand dommage de ce roman est de ne pas faire preuve de réelle audace dans son histoire alors que tout est là. C'est un roman commercial, mais avec des idées et des concepts qui vont bien plus loin que cela. Morgan effleure la politique du bout des doigts, mais il ne prend pas exactement position. Les concepts sont là, mais jamais réellement et totalement exploités de manière convaincante ou même spectaculaire. On dirait qu'il a peur d'entrer dans la grandeur...
Au niveau du ton du roman, je ne l'ai jamais trouver "survolté" ni tellement bourré d'adrénaline. Oh bien sur ! Il y a un ou deux grands moments, mais le style manque du dynamisme où du souffle épique d'un Gibson ou d'un Walter Jon Williams, et ce dernier facteur n'est je pense pas pour rien dans la frustration que j'ai ressentis en lisant ce livre.
Au final, nous avons un vrai roman de SF bénéficiant d'un traitement de roman de gare... dommage...