Ok, remontons dans le temps en 1991.
L'animation occidentale est un peu le cul entre deux chaises, soit on a des trucs genre hardcore façon "fritz the cat" ou "Tarzoon la honte de la jungle", soit on se farcit les productions pour gosses genre "petit ours brun", ou autre niaiseries. Parfois, y'a des soubresaut d'intelligence lorsqu'on voit des trucs du genre du fantôme 2040, mais force est de constater : les mangas sont là, et ils proposent au jeunes adolescents autre chose qu'un style Disney parfois bien sympa mais aseptisés au possible.
Surgis alors Aeon Flux, cet ovni tv, programmé dans les heures tardives de MTV, à cette époque pas si lointaine ou elle n'était pas encore entièrement dévorée par la "Real TV" et autres bouses télévisuelles du même genre.
Aeon Flux est nées de la volonté de Peter Cheung qui voulait, entre autre chose, mettre tout ce qu'il n'aurait pas pu mettre dans un dessin animé lambda, et pour le coup, on a une animation plutôt énergique, un style plutôt expressionniste, des thèmes dérangeant, une sexualité "déviante" et une ambiguïté morale entre les protagonistes, et force et constater que cela marche plutôt bien dés lors que l'on sort des canons du classicisme télévisuel ambiant.
Regarder Aeon Flux, c'est un peu comme regarder sur grand écran ces rêves étranges qui sont parfaitement compréhensibles dans votre sommeil mais dont on perd le sens profonds au réveil : Ça vous laisse un drôle de gout dans la bouche et les interprétations sont nombreuses.
La série se compose en deux partie, des minis épisodes sans paroles, et des épisodes plus longs et plus bavards, et les deux sont aussi bon l'un que l'autre dans leur exécutions.
Peter Cheung a, à dessein, déconstruit les principes des séries d'actions, massacre consciemment les règles de la continuité en tuant son héroïne systématiquement à la fin de chaque épisode de la première saison, il manipule les perspective et l'empathie des spectateurs et les poussent à coup de concepts dérangeant et étrange a se poser des questions sur ce qu'ils voient, dans et en dehors de la série, mais aussi dans la vie en générale.
Alors bien sur, la série ayant plus de vingt ans, le dessin à vieilli, les couleurs aussi, et le rajeunissement du DVD ne s'est pas toujours faire pour le mieux, les sous-titre sont parfois... approximatif, quand à la VF n'allons pas par quatre chemin, je n'y toucherais même pas en combinaison anti-radioactive.
Il n'empêche, cette oeuvre a posé les marches et les thématiques de certaines oeuvres venue plus tard qui ont marqué l'inconscient collectif, comme la trilogie "Matrix".
Une oeuvre bien plus profonde qu'il n'y paraît, à regarder le cerveau tout ouvert et à savourer tranquillement.