Bien avant les vampires brillants de Stephenie Meyer, bien avant les dandys dépressifs de Anne Rice et même avant le célèbrissime Comte Dracula de Bram Stoker, il y eu Carmilla, petit brin de femme au premier abord frêle et inoffensive mais pourtant à l'origine de la renommée actuelle du suceur de sang.
S'inscrivant dans la pure tradition du roman gothique, "Carmilla" pourra paraître un peu désuet au lecteur d'aujourd'hui, récit finalement simple et prévisible, rapide à lire (à peine une centaine de pages) et auquel on peut largement préférer le "Dracula" de Stoker paru dix ans plus tard. Mais on ne peut nier l'importance d'une oeuvre comme "Carmilla" et son influence sur la littérature, le cinéma ou même la bande dessinée, posant déjà les bases du mythe vampirique à partir de croyances ancestrales.
Si l'intrigue en elle-même n'est pas des plus palpitantes et souffre d'un final un poil trop explicatif, il émane de "Carmilla" une véritable étrangeté mêlée à une certaine sensualité, se posant finalement d'avantage comme une tragique histoire d'amour interdite que comme une banale chasse au vampires, achevant de faire de la nouvelle de Joseph Sheridan Le Fanu une oeuvre incroyablement contemporaine.