Raz le bol de ces sites « CHEZ DUPONT TOUT EST BON ! »… C’est la deuxième fois que je me fais avoir ! Sont-ils sponsorisés par les maisons d’édition ? Ou est-ce moi qui suis un vieux râleur éternellement insatisfait ?
Je me suis laissé abusé par un : « Waouh ! Un 1er roman, vraiment ? Comment du 1er coup arriver à une telle maîtrise romanesque ? Il y a une telle intensité dans le tourbillon des vies des personnages qui se croisent et se recroisent pendant des décennies ! […] c’est toute une société qui nous est contée à travers deux familles aux ramifications surprenantes… »
Alors bon. Pendant une soixantaine d’années, on assiste aux croisements improbables des membres de deux familles, l’une blanche, l’autre noire.
Pourquoi improbables ? Parce que… c’est grand les États-Unis, on jongle d’un état à l’autre, d’une époque à l’autre (une date sous-titre chaque chapitre, vite oubliée) sans suite chronologique, d’un personnage à l’autre (la liste des personnages du début du livre en compte trente-trois !), mais ça ne fait rien, l’auteure les fait se rencontrer : l’un devient déménageur ? Et Boum, il déménage un membre de l’autre famille. L’un s’installe dans une nouvelle maison ? Et Vlan, il se retrouve voisin d’un membre de l’autre famille ! Et, à force de jouer au chat et à la souris… L’un va à la Fac ? Et Smack ! Il se retrouve dans les bras d’un membre de l’autre famille (Et réciproquement…)... Ce n’est plus du hasard, c’est du harcèlement !...
En vol de croisière (passées les premières mises au point), chaque chapitre est consacré à un personnage, il y en a suffisamment pour composer beaucoup de chapitres. Petit à petit on sort du brouillard, encore faut-il s’aider d’un double arbre généalogique (grâce à la liste susdite) pour s’y retrouver. Néanmoins les protagonistes restent survolés, très superficiellement et heureusement, sinon on aurait affaire à une saga en six volumes ! Et franchement, il n’y a pas matière à creuser davantage. De l’après-guerre à Obama, il a dû s’en passer des choses dans la vie politique du pays… Rien, néant. En soixante ans, la société américaine a dû évoluer… Ah bon, vous croyez ? Première nouvelle. Une famille noire, une famille blanche… de quoi flasher ? Il m’avait sembler entendre parler racisme, aux USA, j’ai dû me tromper. J’ai lu quelque part qu’il était question de suprématisme blanc, une légende sans doute… Juste une vague évocation, au sujet d’Eddie Christie, vétéran noir de la Navy qui aide dans une boutique de fleuriste : « Les hommes qui arrivaient en Cadillac, en Lincoln et en Town Car, vêtus de costumes sur mesure, pensaient qu’il lui manquait une case, qu’il était simplet, idiot. Pas besoin de faire grand-chose pour encourager leur erreur de jugement, il suffisait d’être noir. » Pas de quoi fouetter un chat, en somme ! En fait, dans ce livre, dans cette peinture d’une société américaine, tout est à l’image de cette remarque raciste, tout est en demi-teinte, tout y est lymphatique, indolent. Je ne dirai pas que je m’y suis ennuyé, mais je n’ai rien trouvé d’attrayant, encore moins d’exaltant, en tout cas, je n’ai rien appris sur la société américaine et sur l’histoire complètement inexistante de ces soixante dernières années.
Cette lecture est une perte de temps.