Déception
Voilà ce que je m'étais dis bien avant de finir la lecture de cette histoire. Un des signes annonciateurs était ma propension à traîner de plus en plus à le lire, n'arrivant que par tranches de vingtaines de pages que je jugeais interminable. Cette sensation était assez paradoxale au regard des 72 chapitres sur presque 500 pages de lectures.
Je ne ferrais pas là un N-ième résumé du livre,d'autres critiques sur SensCritique l'auront déjà fait. Non, allons dans le vif du sujet.
Pourquoi cette déception ? Explication Commençons : le premier tiers m'aura fait l'effet d'un page-turner plutôt honnête, avec une intrigue centré non sur un survivant typique d'une apocalypse zombie mais sur une enfant porteuse de la contamination, ici fongique. Cette enfant, Mélanie, a la particularité d'avoir une personnalité et des fonctions cognitives intactes vis-à-vis des affams (i.e. les zombies de ce monde) qui ravagent le monde en dehors de la base militaire où on étudie des cas comme elle. Ce point de vue plutôt inhabituelle dans le sous-genre de l’apocalypse zombie est rafraîchissant, laissant de large zone d'ombre sur la diégèse. A ce stade je reste encore assez réceptif à l’œuvre, malgré la rupture apporté par le changement ponctuel de points de vue qui viennent briser un peu du charme que je lui trouvait, mais qui semblait important pour détailler des personnages qui prendront plus de place dans la suite du récit. Il s'agit Mlle Justineau une des professeur, Mme Cadwell la scientifique en chef et le Sergent Parks.
Puis vient le très gros tiers du milieu après un événement indésirable classique, ici la chute de la base militaire. Et c'est là que le charme n'agit plus, la faute à de multiples facteurs. Tout d'abord, je ne sais pas si on doit l'imputer au style ou à la traduction, mais certains passages d'écriture m'ont paru un poil laborieux ou en tout cas ne m'ont pas satisfait et fait sortir régulièrement de mon immersion. En soit, vu le plaisir que j'ai eu au premier tiers.
Ce sont des points que j'aurais pu en partie pardonner, mais viens le second facteur : la longueur ressenti. En effet, dans cette voyage vers un centre sensé être plus sécurisé, le style et le rythme me paraissent mal dosés. La tension ne sa fait jamais réellement ressentir, les moments de calmes m'ont paru inutilement étirés sans grande valeur ajoutée, la description des environnement rencontré est beaucoup trop succin (un peu moins une fois arrivé à Londres). Presque un comble au regard d'un premier tiers qui tenait plus en haleine.
Et enfin, ce qui m'a fait définitivement sortir de ma suspension de crédulité (et pourtant elle est très élastique), c'est le comportement des personnages. Je peux tout à fait comprendre ce que l'auteur avait en tête en terme de développement ultérieur, mais honnêtement je n'ai pas pu en tenir rigueur.
Et c'est franchement dommage. Dommage car la fin de l'histoire propose là aussi quelque chose qui me paraît trancher avec la plupart des récits post-apocalyptiques,
rappelant Je suis une légende de Richard Matheson
, compléter par un développement diégétique intéressant . Mon intérêt est alors ravivé, mais cela arrive vraiment en toute fin du récit. Cela arrive tellement tardivement que ça ne rachète pas le gros moment d'ennui qui m'aura fait traîner la poursuite de ma lecture.
Donc, au finale une lecture en demi-teinte, partiellement rachetée par le premier tiers et la fin. Et mon impression est même susceptible d'évoluer négativement en fonction de comment je reconsidérais le livre dans plusieurs semaines, plusieurs mois, sachant que j'ai la certitude que je ne le relirais pas.
A noter que l'auteur continue de développer cet univers, The hungry plague, et dont le deuxième livre est déjà sortie outre-Atlantique et propose un canevas de départ similaire (The Boy on the Bridge), mais ça sera probablement sans moi.