Prophase
Greg Bear, au côté des autres membres du Killer Bs (Gregory Benford et David Brin), aura contribuer à revitaliser dans les années 80, le courant de la hard science. Le présent roman part d'une nouvelle de 1984 qui remportera le prix Hugo de sa catégorie la même année. Et même si le roman ne sera que nominé pour le Nébula l'année de sa publication, en 1985, on peut penser qu'il a largement contribuer à cette fameuse revitalisation de la hard science, ou du moins la mettre de nouveau sous le feux des projecteurs
Métaphase
Vergil Ulam, post-doctorant assez fade, se voit congédier de la star-up de biotechnologie au sein de la quelle il évoluant modestement. Cette entreprise, Génétron, s'est spécialisée dans la création d'interfaces artificielles au sein d'organisme vivant par le biais de bio-puces. Le tort de Vergil ? Avoir mener sur son temps libre des recherches officieuses sur du matériel biologiques sommé de détruire le produit de plusieurs années de recherche. Ce dernier, étant sur le point de récolter de premiers résultats encourageants, ne se voix guère d'autre choix que d'extraire ses cultures de leucocytes modifiées du laboratoire, vouées à la destruction...en se les injectant. Les soucis ne font que commencer lorsque Ulam se rend compte qu'il n'a pas affaire qu'à de simples cellules améliorées, mais à des nucéloles douées de raison ne demandant qu'à rendre service, quitte à modifier radicalement le corps de son hôte. Et surtout que faire lorsque ces cellules se trouvent être contagieuses ? Comment lutter face à ce qui parait être une peste intelligente ?
Anaphase
Le roman se découpe selon les différentes phases de la division cellulaire, sans forcément que celles-ci apparaissent dans l'ordre classique de la mitose, comme autant de rupture dans la focale et le ton du roman. Ainsi, la première partie importante s'intitule Anaphase. L'anaphase est une période rapide de la division où les chromosomes d'une cellule migrent vers deux pôles opposés avant la division proprement dite. Pourtant Bear y déroule calmement un instantané d'une jeune star-up des années 80, des rapports conflictuels qu'entretien Vergil avec son environnement professionnel, et de son dilemme face à ses cultures, jusqu'à ce qu'il prenne commence à prendre conscience des conséquences de son choix.
S'ensuit la partie Prophase , première phase de la mitose se traduisant par la condensation de l'ADN en chromosome et de la disparition de la membrane du noyau, est centré sur Edward Milligan. Ce dernier, ancien camarade de Vergil, apporte un point de vue extérieur sur l'évolution monstrueuse de Vergil et des répercussions plus globales qui en découle. Il se conclut sur "l'exil" de Michael Bernard, directeur de Génétron, avant la quarantaine de USA?
Puis**Métaphase**, deuxième partie de la mitose, qui voit les paires de chromosomes s'apparier entre eux sur le plan médian de la cellule avant séparation, alternant quelques scène se déroulant à travers des États-Unis devenant méconnaissables et une analyse plus froide de ce qui se passe au sein de Michael Bernard.
Le roman se conclue presque sur Télophase, qui est la division cellulaire proprement dite, en guise d'épilogue à l'histoire. Puis, présente en épitaphe, comme ce qui était présenté en introduction une Interphase, bouclant le roman comme le cycle cellulaire boucle sur cette phase de la mitose.
Télophase
Que dire de ce premier roman ? Certes, de mon point de vue il y a quelques faiblesses au niveau de la base scientifique si nous devions nous baser selon un angle purement hard science. Pourtant, Bear arrive nous mener vers un chemin qui, pour ma part, s'est avéré surprenant. Évitant la gros poncifs de la SF catastrophiste ou cataclysmique, Bear réussi à proposer des pistes de réflexion très surprenants, s'éloignant d'un ligne purement pessimiste et ne va pas mettre en port-à-faux la science, comme il est d'usage dans la plupart des romans de ce genre (germe que l'on voit déjà présent au sein du roman fondateur de la SF, Frankenstein de Shelley). Au contraire, Bear voit au-delà et propose même une sorte de salut de notre humanité, qui n'est pas sans évoquer des réflexions post-/trans-humanistes. De plus, ce livre s'avère une excellente introduction aux néophytes qui aimeraient découvrir le courant de la hard science, sans en être d'emblée dégoûté par un style aride qui peu décourager plus d'un, passant à côté du vertige des idées développées en toile de fond.
Par la proposition d'idées très novatrices dans le paysage de la SF, et ce dès la première moitié des années 80, et par les thèmes brassés (génétique, biologie moléculaire, mutation, évolution, ect.) qui annonce déjà le ton des futurs oeuvres de Bear, on ne peut pas passer à côté de ce roman.
Interphase
En vous souhaitant, par avance, une bonne lecture à travers ce livre.