Cent ans de solitude, c'est une épopée fantastique que je ne redécrirais pas ici. Je suis en train de le relire (lu il y a quelques années en espagnol de manière fortuite, d'où la nécessité d'une relecture en français), et d'emblée, je me suis trouvée plongée à nouveau dans les méandres de la maudite famille Buendia. D'un bout à l'autre du roman, c'est toujours à contre-cœur que je l'ai refermé. Pourtant beaucoup de lecteurs que je connais n'ont jamais réussi à rentrer dans l'histoire, et ont trouvé ce roman extrêmement pénible. Justement ! Par sa densité, le roman dévoile mille secrets, mille symboles, mille anecdotes qui semblent à certains insignifiantes, un enchevêtrement sans doute difficile à suivre si l'on ne s'arme pas d'un arbre généalogique (fourni dans la version espagnole que j'avais fort heureusement), et bien sûr dans le style formidable de GGM. A chaque lecture, j'ai l'impression d'être immergée dans un univers familier, comme si on relatait un siècle durant une histoire qui nous concerne. C'est une impression étrange, mais je me suis tellement identifiée aux personnages (tous plus fous les uns que les autres, mais dévoilés dans leur plus grande intimité) que, en fin de compte, c'est comme si ce roman n'avait été écrit que pour moi. On n'a pas souvent ce sentiment... Un peu comme une ville déserte que l'on visiterait seul, et qui s'offre à nous pour la contempler, la décortiquer. C'est quelque chose que l'on s'approprie...
Peut-être ne plaira-t-il pas à tous, certes. Mais on dira ce qu'on voudra, j'ai trouvé le succès de ce roman tout à fait justifié...
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