Cette crédille qui nous ronge par Hard_Cover

Océan est un planète dont les habitants sont séparés en deux clans. D'un côté les végétares, qui se refusent à manger de la viande. De l'autre, les carnives, qui consomment des protéines d'origine animale, parfois à outrance.
La Terre a envoyé sur Océan un plénipotentiaire, chargé de résoudre le conflit entre les colons, en répondant à la Question alimentaire : faut-il interdire ou autoriser la consommation de vraieviande. Mais l'envoyé terrien meurt. Pour les Océaniens, c'est à son garde du corps, Quartz B, de reprendre le flambeau et de donner une réponse à la Q.A...

Cette crédille qui nous ronge est un petit roman paru originalement chez Fleuve Noir, dans la célèbre collection Anticipation, comme de nombreux autres œuvres de Roland C. Wagner (Les Futurs mystères de Paris, Les Psychopompes de Klash, Un ange s'est pendu...). Les éditions ActuSF, qui ont déjà dans leur catalogue H.P.L. et Celui qui bave et qui glougloute du même auteur, le republient sous le format atypique de la collection des 3 Souhaits et illustré par une superbe œuvre de Caza.

Ce roman transporte le lecteur dans un univers original, sur une planète dépaysante. La population, bien qu'inhumaine, possède des mœurs très différentes de celles de la Terre, au point que Quartz B. a bien du mal à s'adapter et à savoir, au début, comment se comporter. Et cela, sans compter le patois local qui déforme de façon très amusante la bonne vieille langue de Molière.
Cette crédille qui nous ronge, c'est une histoire passionnante, une enquête menée à un train d'enfer, comportant bien des dangers et, évidemment, un mystère élucidé en toute fin de roman, de façon inattendue. Une fin que le lecteur atteint vite, autant parce que le roman ne fait que cent trente petites pages que parce qu'il ne peut s'empêcher de dévorer ces dernières.
Mais ce roman de Roland C. Wagner est surtout un plaidoyer pour le végétarisme. Le message que veut faire passer l'auteur est clair : ne mangez pas de viande car il faut pour cela tuer des êtres vivants, des créatures qui elles aussi ressentent des émotions. Bon ! Il est clair que s'il cherche à convaincre le lecteur de renoncer à un bon steak ou un délicieux saucisson, il n'y arrive pas vraiment. Par contre, il rappelle à tout un chacun qu'une consommation raisonnée de viande est nécessaire. Consommer trop de viande, c'est détruire un écosystème et donc une planète. Et en plus, c'est mauvais pour la santé !

On passe un bon moment en lisant Cette crédille qui nous ronge, ce qui est déjà un argument de poids en sa faveur !