Ceux qui n'auront pas envie de savoir la suite
Paradoxalement, pour un roman dont le monde reprend beaucoup d'éléments d'une France que j'ai étudiée dans les livres d'Histoire, associée à des élements de modernité comme internet (renommé R2I pour l'occasion), j'ai eu un mal fou à l'imaginer et à m'y projetter, alors que cela ne m'a pas posé de problème avec des univers fantastiques plus improbables comme le monde sorcier de ce bon vieux Harry Potter.
Les personnages sont à peine attachants. Peut-être sont ils un peu jeunes par rapport à moi, pour me permettre de m'identifier totalement à eux (c'est en effet un roman que je conseillerais à des lecteurs entre 12 et 15 ans, pas plus). Peut-être cela vient-il du fait qu'ils n'ont que peu de personnalité, et encore moins de caractère.
Seul point vraiement positif, j'ai apprécié l'alternance des points de vue des deux personnages principaux à chaque chapitre, cela tient vaguement en haleine et compense la trop grande rapidité des scènes "d'action", si l'on peut dire, qui se succèdent sans grand enthousiasme, comme des tableaux indépendants les uns des autres, des épisodes clos qui n'apportent pas grand chose à l'intrigue de fond.
Ce roman se lit plutôt bien, l'écriture est plutôt fluide ; mais ce qui semble un plus est ici un moins, car cela m'a procuré une sensation d'ennui tout au long de la lecture. D'autant plus qu'il surfe sur la tendance des univers dictatoriaux où un joli couple d'ados très Roméo-et-Juliette-amour-interdit-bla-bla-bla se révoltent. Ce type de bouquins souffre malheureusement d'une grosse perte d'originalité et lasse rapidement, en suivant toujours plus ou moins le même schéma. Dans le type dystopie (ou ici uchronie), au moins, "1984" finissait mal.
C'est le premier tome d'une trilogie, et c'est sans regret que je vais m'arrêter là pour cette histoire qui n'avait de réellement sympathique que l'idée de départ.
Curieuse cependant, il me plairait assez de tester d'autres livres de Pierre Bordage ; je n'aime pas rester sur une mauvaise impression.