Il s'agit du premier roman d'espionnage de François Grégoire, paru dans la collection Gallimard Série Noire (N° 721) sous le pseudonyme Maxime Delamare. De cet auteur, j'ai déjà chroniqué "Retour de cendres" paru sous le pseudo d'André Gex et qui était un de ses derniers romans. Là je vais désormais procéder dans l'ordre.
C'est un roman d'espionnage qui se déroule en Thaïlande en 1962 où un "esdec", François Jordan, surnommé French par les dames (!), est envoyé pour éclaircir une ténébreuse affaire. D'autant plus ténébreuse que la France membre de l'OTASE serait la cause de la disparition de documents ultra secrets, ce qui ferait plutôt mauvais effet auprès des autres pays si ça venait à se savoir. D'autant plus qu'un diplomate à l'ambassade de France semble s'être compromis jusqu'au cou dans la vente de ces documents, pas disparus pout tout le monde, à des puissances étrangères. D'autant plus que ce même diplomate s'est fait déjà remarquer dans le microcosme français par sa liaison avec une taxi-girl chinoise. D'autant plus que des ressortissants de la Chine populaire sont en relation avec la belle taxi-girl. D'autant plus … Bref, c'est une opération de lavage de linge sale en famille avant que les choses ne transpirent de trop…
Pour résumer donc, un beau cafouillage dans lequel notre agent va, sans faire gaffe, en rajouter une bonne couche et bien sûr faire bouger de nombreuses lignes… Dans son enquête qu'il oriente rapidement dans le milieu des taxi-girls (of course), il va faire des rencontres de plus en plus étonnantes et détonantes.
Le style de Maxime Delamare (comme celui d'André Gex) est très agréable à lire et on se plait bien à suivre les aventures de l'agent secret qui est doué (c'est normal) mais qui fait des erreurs. Ce qui est agréable dans le style de l'auteur, c'est le permanent second degré qui baigne le roman dans lequel l'auteur nous fait part des pensées de son agent qui est à la fois bien content de sa personne et plein de doutes sur ses actions. Bien entendu, comme suivront une dizaine de romans avec le même agent, force est de supposer qu'il va s'en sortir haut la main.