Le crime relève de l'un des plus grands tabous de la société. Ce crime est dit, décrit, mis en scène dès les premières pages. Ensuite, suit le récit de l'avant. De tout ce qui aurrait pu amener à expliquer l'indicible. Et pourtant, c'est là, finalement, que l'on rencontre l'impossibilité à dire. Comment dire qu'il y a des raisons à ce geste ? Comment s'avouer que l'on pourrait montrer un cheminement logique ? Finalement la véritable impossibilité contre laquelle bute récit, est l'impossibilité à dire que l'on a compris le passage à l'act. Et c'est bien trouvé.
L'écriture de Slimani est belle, simple et fluide. Elle dit avec des mots bien arrangés ce que vivent les bourgeois, les femmes et peut-être même les nounous. Le mots résonnent avec la réalité quotidienne et à défaut de parvenir à dire pourquoi le drame est survenu, nous pouvons au moins dire que nous aurons cherché, jusque dans les recoins, s'il était prévisible.