Leïla Slimani offre ici un thriller halletant. Plus qu'une histoire de nounou tueuse d'enfants, l'auteur nous détaille les pensées profondes d'une famille.
Myriam, en quête de sa vie de femme, tente de s'éloigner de cette charge mentale, de ses enfants qui l'obsèdent nuit et jour. Leila Slimani propose ici un personnage touchant et poignant dans sa condition de mère qui se surprend parfois à ne plus supporter ses enfants.
Tout comme son mari Paul, un père partagé entre son amour pour ses enfants et sa liberté : Il avait parfois envie d'être enfant avec eux. [..] quelque chose était mort, il n'était plus inutile.
Le couple est profondément aimant et dévoué au bien être de sa famille sans pour autant vivre dans un conte de fée. Leila Slimani dépeint la réalité de la parentalité sous tous ses aspects.
La solution pour ce couple, qui a besoin d'une bouffé d'air, est toute trouvée en Louise, cette charmante nourrice qui devient aussi "invisible qu'envahissante".
Elle vit dans cet appartement, ce taudit pourri en banlieu parisienne. La douche est moisie, sa vie aussi. Elle incarne l'oubli dans le travail, la projection de soi dans l'autre. Elle reverait de faire parti de cette famille, de l'incarner, de la posséder.
Tout le suspens de Douce chanson réside dans la justesse et les détails accordés aux sentiments de chaque personnages, rendant cette histoire déchirante pleine d'humanité.