Dans son roman, Leila Slimani ne cherche pas à nous jouer d'un suspense un peu cruel : tuera t-elle ou non ? Dès le début, nous savons ce qu'il en est, et le livre se propose plutôt de retracer les événements qui ont conduit à ce drame.
Mais après 250 pages, je reste encore dans l'obscurité totale. Bien sûr, ce geste est incompréhensible, mais je pensais que le roman permettrait de voir la montée en puissance de la folie de Louise. Et si, certes, on voit que peu à peu elle change de comportement, il me semble qu'entre la fille qui laisse une carcasse de poulet et celle qui tue 2 enfant sil y a un énorme pas que je ne vois pas dans le roman. Il en ressort un personnage que je ne parviens pas à saisir, qui me semble un peu factice.
En plus de la construction de ce personnage un peu bancal, le livre aborde d'autres thèmes sans réellement jamais les traiter complètement. Le début du livre laisse penser, par exemple, que le roman sera sur comment une personnage s'installe dans votre vie sans que l'on ressente le mal qu'elle a en elle. Alors si, certes, on voit bien comment Louise est devenue indispensable, le livre ne fait pas grand chose de la dépendance des parents vis à vis de Louise.
C'est à ce moment là, d'ailleurs, que le livre bascule plutôt sur une critique du regard bourgeois des parents vis à vis de leur femme de ménage. Peut-être un des resorts des choses qui mèneront Louise à progressivement perdre pied...
J'ajoute que je n'ai pas beaucoup aimé le style de Leila Slimani. Je n'ai pas trouvé le roman très agréable à lire particulièrement. Beaucoup de petites phrases courtes avec une répétition forcée des prénoms. Ca donne un genre, mais un genre que je n'aime pas.
Alors oui, le livre n'est clairement pas nul, mais je ne partage pas les louanges collectives.