Lire Chavirer c’est plonger, le souffle court, dans le vie de Cléo.
C’est la fin des années 80, elle a 13 ans et elle s’ennuie de cette vie en périphérie. Pour s’extraire de la monotonie Cléo danse, à corps perdu. Volontaire et impressionnable elle est la proie idéale de la « Fondation Galatée ».
L’histoire s’emballe quand la proie devient prédatrice. Alors les ellipses et les points de suspensions donnent la nausée. Parce que l’on sait. Et puis à travers le regard de ceux qui l’on côtoyée, le lecteur apprend à connaître Cléo. S’en suivent trente années à expier en quête d’oubli.
Lola Lafon raconte les sacrifices, les mécanismes de l’emprise, de la culpabilité, le pardon, l’oubli, mais aussi (et peut être surtout), ce désir d’une vie de paillettes. Ce désir de classe d’effleurer, ne serait-ce qu’une seconde, une gloire en forme de tube cathodique.
On referme le livre la gorge nouée. Un livre qui touche ici, au creux de l’estomac.