J'ai découvert sur le tard les livres de Virginie Despentes. Un jour, je me suis dit que King Kong Théorie devait être un livre important, vu à quel point il revenait souvent dans mes lectures. Après l'avoir lu, j'ai confirmé que c'était en effet un livre marquant, de ceux dont la violence nous aveugle comme un coup de poing sur la tempe droite. Logiquement, j'ai continué à lire sporadiquement ses livres. Lors de la rentrée littéraire de l'an dernier, l'un des livres médiatisés était Cher connard. Je ne m'attendais pas à ce qu'un livre de cette autrice dans la rentrée littéraire soit comparable à King Kong Théorie. Il s'est avéré que ce livre, prenant mollement une forme épistolaire (les différentes écritures étant toutes semblables), s'inscrivait bien dans cette habituelle course aux prix. Globalement bien tenu, il ne peut énerver personne, acceptant tout le monde, ne prenant part que gentiment. Voire même excusant ou expliquant ce qui aurait été combattu il y a une vingtaine d'années. Un livre de la réconciliation. Pourquoi pas. De la part de celle qui distribuait des taquets en rafale, on a le droit d'être dérouté, voire déçu. Ce livre m'a donné l'impression d'être dans un entre-deux assez inconfortable. Comme si, en se voulant objective, Despentes avait perdu une grande partie de son intérêt. Ce livre n'est pas déplaisant pour autant, il est, à mon sens, oubliable.
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