Modiano, je commence à te comprendre au bout du quatrième roman, j’avoue qu’au début je n’avais pas franchement été convaincu, force est de constater que je le suis beaucoup plus maintenant, et Modiano m’a eu à l’usure, j’ai compris une partie de ses obsessions, que je ne vous fait pas l’insulte de rappeler ici sauf peut-être pour dire que ça a un rapport avec le passé, la mémoire et que sais-je, peu de mots et beaucoup de silences. La Chevreuse, c’est à côté de Paris et ses habitants sont appelés les Chevrotins, et on peut dire que la langue de Modiano, de roman en roman, à tendance à chevroter, se répéter, se nourrir d’elle-même.
« Il y a des blancs dans une vie, mais parfois ce qu'on appelle un refrain. Pendant des périodes plus ou moins longues, vous ne l'entendez pas et l'on croirait que vous avez oublié ce refrain. Et puis un jour, il revient à l'improviste quand vous êtes seul et que rien autour ne peut vous distraire. Il revient, comme les paroles d'une chanson enfantine qui exerce un magnétisme. »
Voyez, il le disait lui-même dans encre sympathique. Je ne vous propose pas un résumé du roman, roman policier ? D’Enquête ? Non. Si ce n’est que les ennuis de Guy Vincent, avec d’importantes escroqueries sur les chèques postaux, me font penser aux déconvenues des jeunes personnages des faux-monnayeurs d’André Gide.
« Le tout était de ne pas glisser de la ligne de crête et de savoir jusqu’à quelle limite on peut rêver sa vie. » p.49 Chevreuse.
On rêve chez Modiano, ça se lit bien.