Chien Blanc par LeChiendeSinope
Tout juste la moyenne donc, mais il est clair que d'une manière générale, je n'ai pas aimé ce livre et je ressors clairement déçu de ma première expérience littéraire avec Romain Gary.
Pourtant, le roman débute vraiment bien. L'histoire est originale. C'est celle de l'auteur, Romain Gary donc, vivant aux States avec sa star de femme, et qui découvre un jour devant sa porte un vieux chien, qu'il affectionne aussitôt. Il l'adopte sur le champ et le prénomme Batka. Mais ce clébard se révèle vite être ce qu'on appelle dans le jargon un chien blanc : il a été spécialement dressé pour haïr les noirs. Dès qu'un noir approche, paf, il se met à hurler et fait tout pour le déchirer en morceaux. Dès lors commence alors, en pleine remise en cause des droits civiques aux Etats-Unis (nous sommes dans les années 60), une longue route pour tenter de dresser l'animal vicié et lui faire oublier ses penchants.
Si je n'ai pas aimé Chien Blanc, c'est parce que la deuxième moitié du livre me laisse dans la bouche un terrible goût d'inachevé. Romain Gary s'est-il relu ? On croirait avoir sous les yeux un brouillon inachevé. Et c'est bien dommage puisque ce roman regorge de réflexions intéressantes et plutôt bien vues sur le racisme, l'anti-racisme, l'hypocrisie générale en cette décennie. On sent qu'il a des choses a dire le bougre, il est énervé, mais plutôt qu'un roman le livre se transforme en essai assez mal fichu, accumulant les personnages et les scènes inutiles. La narration part en vrille, et le tout se termine en laissant un sérieux goût amer dans la bouche. Un gâchis.