Chronique d'une mort annoncée par François CONSTANT
"Chronique d'une mort annoncée" est une expression qui fait partie du patrimoine et dont certains usent et abusent chaque fois que le raté obtenu, le fiasco final étant là, il est donc largement prévisible à leurs yeux. C'est si facile de dire quand tout est terminé qu'on savait que cela devait finir de la sorte!
Au hasard de mes promenades entres les rayons d'une librairie, l'expression est devenue titre accrocheur. Voici que se profilait la possibilité de me mettre sous les yeux une histoire dont je ne connaissais que le titre depuis longtemps déjà. J'ai ouvert ce livre de Gabriel Garcia MARQUEZ, je ne l'ai lâché qu'une fois la lecture terminée. Quelle maîtrise! À partir d'une non-histoire, d'un fait banal qui repose sur un malentendu, l'auteur nous annonce tout de go que Santiago Nasar va mourir. Les frères Vicario veulent sa peau pour laver l'honneur de la famille... Et tout se met en place, dans le petit village. Tout le monde sait, peu y croient, presque tous ne font rien et quelques-uns tendent mollement d'empêcher ce crime stupide qui n'a d'autre raison d'être qu'une fatalité dénuée de fondement.
Tout au long de cette lente montée vers la fin, on se dit que ce n'est pas possible, que le bon sens va finir par reprendre ses droits. Santiago est innocent, que Diable! On ne va tout de même pas en arriver à cette absurdité funeste... et puis, si, pourquoi pas? On se prend à accompagner les uns et les autres dans leurs visions fermées et déformées du monde. L'incroyable devient possible, probable, inéluctable!
Pour moi, cette lecture a été l'occasion de découvrir un auteur dont je connaissais le nom, sans plus. Ce fut un très bon moment de lecture! Un auteur chez qui je m'inviterai encore, sans aucun doute!