Le beat croise le folk

Pour commencer il est important de préciser que je ne connais pas très bien l'oeuvre de Bob Dylan, mais le personnage et sa carrière, récemment consacré mondialement via son prix Nobel de littérature, m'intriguais, c'est pour cela que je me décidais à lire ce livre me paraissant un bon point d'entré. Et je ne pense pas mettre tromper. Tout d'abord l'une des choses qui frappent et le style, à la fois fluide et sensiblement recherché, il semble refléter de manière limpide la pensé de l'auteur qui parait en effet assez à l'aise avec l'écrit en général, cela se ressent tout le long du récit. Ensuite, on est touché par l'humilité et la raison qui ressort de ce livre. Dylan est honnête et uniquement focalisé sur la musique et particulièrement le folk. Les listes, parfois un peu longue, des interprètes, artistes et chansons en sont à la fois la preuve et aussi en quelque sorte la limite de cet oeuvre en tant qu'objet littéraire. En effet, la lecture de ce livre donne clairement envie d'écouter du Woody Guthrie et bien d'autres artistes, mais il existe ici un point qui me parait important de préciser qui est la barrière de langue et plus généralement j'aurais tendance à dire la barrière culturelle, en effet, on plonge dans les racines de la musique américaine et bien qu'on en connaisse une partie, on se rend bien compte que cela n'est pas notre histoire. Sans verser dans un antiaméricanisme basique ou autre divergence à tendance nationale, le fait est juste que il m'est difficile de plonger de cette manière dans ces origines qui me restent un peu étrangère et un peu "distante", et pourtant ce n'est pas l'envie de m'y intéresser qui m'inhibe. C'est donc aussi selon l’intérêt et appétence que vous avez avec la culture américaine qui conditionneront votre lecture. Ceci dit les croisements qui existe avec la culture beat m'ont interpellé, du fait de ma fascination pour ce mouvement et particulièrement Kerouac un de mes auteurs fétiches.
Mais pour ma part, sans cette limite "culturelle", j'aurais donner une meilleure note.
Après quelques passage sont très intéressant comme le moment ou il exprime l’écœurement et le rejet qu'il a ressenti lorsqu'il s'est retrouvé bien malgré lui, port étendard du mouvement contestataire de la fin des années 60. La narration également de l'enregistrement de tout un album à la Nouvelle Orléan et particulièrement bien construite et touchante dans les errements et les tentions qui peuplent la construction d'un disque.
Je ne recommande pas complètement l'oeuvre donc mais plus pour une question de thématique que de style.