Jules Verne s’envole, mais ça plane un peu trop

Si tu pensais que Jules Verne avait toujours le sens du rythme et de l’aventure trépidante, Cinq semaines en ballon est là pour te prouver qu’un voyage en montgolfière au-dessus de l’Afrique peut parfois ressembler à une excursion scolaire où on passe plus de temps à regarder le paysage qu’à vivre de vraies péripéties.

L’histoire suit le docteur Fergusson, un explorateur britannique qui décide de traverser l’Afrique en ballon, accompagné de son fidèle serviteur Joe et de son ami Kennedy. Leur périple est ponctué de tempêtes, de rencontres avec des tribus locales (racontées avec le regard très colonial du XIXe siècle), et d’une série de problèmes techniques qui viennent rappeler que voyager en ballon, ce n’est pas exactement une sinécure.

Le gros point fort ? C’est un Verne précurseur, son premier grand roman d’aventure. L’idée d’une exploration aérienne est fascinante, et les descriptions des paysages africains donnent une vraie sensation de dépaysement. On sent déjà le talent de l’auteur pour mêler science, découverte et voyage.

Le hic ? C’est assez statique pour un roman d’aventure. L’exploration en ballon, c’est sympa, mais ça donne surtout lieu à des observations et des dialogues techniques sur la navigation aérienne plutôt qu’à une vraie tension dramatique. Il faut aussi accepter les stéréotypes coloniaux de l’époque, qui peuvent sérieusement dater le récit.

Bref, Cinq semaines en ballon, c’est un Jules Verne intéressant pour son côté visionnaire et sa poésie du voyage, mais qui manque un peu d’action et de rebondissements pour être totalement captivant. À lire si tu aimes l’exploration scientifique… mais en sachant que l’aventure reste globalement en mode "contemplatif".