Deuxième essai avec cet auteur, après Novecento.
En fait, il m'énerve. Il en fait trop, et il me gonfle.
Il me donne des passages extra : ceux avec Gould le génie (autiste ?), ses deux potes imaginaires (le géant et le muet), sa "gouvernante Shatzy (qui croit en l'enfance, la naïveté, le devoir d'être innocent), le général (père de Gould) et sa femme (dépressive ? Bipolaire ? Internée).
En fait, tous ses personnages sont vraiment bons, mais il en fait un GloubiBoulga chiant.
Baricco dirait ceci de son livre :
"City est construit comme une ville, comme l'idée d'une ville. Les histoires sont des quartiers, les personnages sont des rues. Le reste, c'est le temps qui passe, l'envie de vagabonder, et le besoin de regarder."
Eh bien... c'est un peu vrai (et maintenant je comprends le titre), cette construction, seulement les quartiers ont du mal à se rejoindre, ou alors avec des fils grossiers ou trop complexes. Et puis, du coup, y'a des quartiers qui gonflent sérieusement (les passages sur la boxe. Les passages sur les profs.) : des digressions qui ressemblent plus à des nouvelles à part entières qu'à des bouts d'une même histoire. Mon intérêt régressait dangereusement dans ces moments, et j'avoue, j'ai sauté des pages.
Après m'être énervée sur de longs passages, je regrettais que la "vraie" histoire pour moi passait de plus en plus à l'as. Ainsi Gould, on finit par ne plus rien savoir de lui. Choisit pour aller dans une super école, il disparait des pages puis il disparait de l'histoire. Nul.
En fait l'histoire de Ville, de quartiers, c'est une excuse non ? Baricco avait plein d'histoires dans la tête, il voulait/devait écrire un roman et pas des nouvelles, du coup il les a bricolées ensemble comme ça, à la vas-y-comme-jte-pousse ?
Et parfois c'était un peu trop tire-larmes pour moi (la fin, narré par la mère de Gould. Un peu déconnectée, qu'on nous montre pleine de fissures et de douleurs...).
Mis à part ça, il a de vraies qualités ce livre (sinon je ne l'aurais pas terminé). Baricco écrit très bien, et quand les histoires me plaisaient et avaient un sens par rapport à l'ensemble, j'étais bien captivée.
il arrive parfaitement à dessiner ses personnages, tous un peu timbrés, tous très seuls, tous un peu mous aussi. Qui regardent la vie passer, y participe un peu, un peu par hasard aussi (un air de Forrest Gump).
Par contre faut qu'il arrête avec la sensiblerie, avec les digressions de 10000 pages qui servent à rien, et qu'il s'accroche un peu mieux à ses personnages et à leurs histoires. Là, il les abandonne complètement. C'est quoi ce délire ? On aime Gould, Shatzy et tout le reste... Et pouf, ils disparaissent. C'est lamentable.
Baricco abandonne ses personnages ! Faut prévenir l'assistance sociale !