J'ai hâte de lire "Claudine en ménage" !!!
On quitte Montigny pour Paris, l'air de la capitale y est moins ébouriffant, moins inattendu que celui de la commune natale de notre héroïne mais cette dernière est toujours aussi impertinente et primesautière donc c'est avec un plaisir qu'on n'a nullement envie de dissimuler qu'on la retrouve après le réjouissant "Claudine à l'école"...
Beaucoup d'humour, beaucoup de fluidité, beaucoup d'élégance dans le style, vocabulaire recherché mais jamais de lourdeur, Colette n'avait jamais été aussi meilleure que dans ses premières œuvres, ayant tendance par la suite malheureusement à se regarder trop écrire.
Dans "Claudine à l'école", on abordait le sujet tabou pour l'époque des lesbiennes ; là on est gâté aussi dans ce domaine car on a un neveu Marcel, qui a plus l'âge d'être un cousin, homosexuel. On sent que la protagoniste et narratrice à propos de ce tabou veut paraître totalement à la page mais qu'au fond par pudeur elle ne peut pas s'empêcher d'être un peu choquée : on ne peut qu'esquisser un sourire narquois à cette situation et ce contraste amusants.
Autrement bien sûr, on a le droit à une galerie de personnages secondaires croqués avec saveur. On ne peut que se réjouir par exemple que celui du père de Claudine, beaucoup plus en phase en ce qui concerne la malacologie que l'éducation d'une jeune fille, soit plus développé par rapport au premier roman car il donne (sans le vouloir !!!) les dialogues les plus tordants du récit...
Bon tout ça pour dire qu'après l'avoir suivie à l'école, après l'avoir suivie à Paris, on n'a qu'une seule envie c'est de suivre "Claudine en ménage".