Il est possible qu'à mon âge, je commence à décliner cognitivement, ce qui expliquerait pourquoi j'ai lu ce roman avec un intérêt quasi passionné. Que serait un roman sans les quelques clichés bien sentis qui le font tenir debout ? Celui-ci n'est bien sûr pas dépourvu de platitudes ni de défauts de composition mais il faut tout de même admettre qu'on est loin de la romance Instagram mielleuse que tout laissait présager. L'autrice fait preuve d'un pessimisme souvent désarmant, traite de l'alcoolisme avec beaucoup de perspicacité, se moque de ses personnages et de leurs excès, propose une vision nuancée de la sexualité, et se permet même de faire d'un phalanger volant nommé Jésus, c'est-à-dire d'une sorte de petit rongeur rachitique le personnage le plus poignant du roman. Je m'incline, tant pis pour les mauvaises langues.