The Shift Project, qui regroupe de nombreux spécialistes, propose dans le plan de transformation de l'économie française, des solutions concrètes et pragmatiques pour sortir de notre addiction aux énergies fossiles dans l'espoir que l'humanité survive au cataclysme qu'elle a enclenché depuis la révolution industrielle.

Point d'alarmisme dans le propos, juste des constats et des solutions par thématiques qui sont proposées au cours de 17 chapitres structurés et relativement courts qui vont de l'énergie à la culture, en passant par les mobilités. Ainsi, le non spécialiste ne se retrouve pas assommé par des données techniques qui le dépasseraient. Tout est compréhensible, mesuré (quand les données existent) et débouche sur des préconisations.

Certes, les changements proposés ne se feront pas sans efforts ni modifications drastiques de nos habitudes quotidiennes. Mais pour qui s'intéresse un minimum au sujet du changement climatique et ne se plonge pas un déni bien commode, la situation est claire : on se bouge ou on meurt. Bientôt. Très bientôt.

Il paraît qu'il est contre productif d'annoncer l'apocalypse pour faire bouger les peuples, paralysant plutôt que mobilisant. Nous verrons rapidement si la somme considérable de travail qui se trouve dans se recueil illuminera nos décideurs et les lecteurs ou bien s'il servira à caler, comme nombre de rapports, une armoire au fond d'un réduit ministériel. Jean-Marc Jancovici ne s'y est pas trompé dans sa conclusion. L'être humain, fruit d'une très longue évolution, est "câblé" pour en vouloir toujours plus et se centrer sur ses désirs. Il faudrait donc rendre ce changement désirable. Je souhaite à nos décideurs bon courage, vu l'inertie de la majorité de nos contemporains et, en tout premier lieu, la leur en ce domaine.

Ayant une foi solide sur la capacité de l'humanité à se suicider, en emportant avec elle un maximum des espèces vivantes sur la seule planète habitable de notre connaissance, je pense que la disparition des humains sera une formidable opportunité pour les quelques espèces animales et végétales qui auront réussi à survivre à cette sixième extinction massive. Ils pourront ainsi se développer dans un monde où le super prédateur ne sera plus là pour tout arraser à sa convenance. D'ici 100 millions d'années, il ne restera sans doute guère de traces de cette espèce hégémonique qui aura régné sur le monde bien moins longtemps que les dinosaures.


Pour celles et ceux qui souhaitent croire dans l'humanité, ce livre peut offrir un espoir concret, structuré et une boussole pour avancer. Et il est infiniment plus optimiste que moi.

Apostille
8
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le 7 déc. 2022

Critique lue 13 fois

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