Confession d'un masque par E. Capocci
Quel beauté que ce texte! Une véritable plume classique qui m'a rappelé celle de Stefan Zweig.
La valeur du livre repose sur ce fameux masque: la dissimulation, vouloir se cacher. Le petit garçon sent bien qu'il est attiré par la beauté masculine. Il se place en esthète, regarde les couvertures de ses albums préférés et imagine des aventures souvent tragiques. Car la mort et la beauté sont pour lui indissociables. Il souhaiterait être un héros tragique. Je me souviens notamment d'une scène où lors de ses lectures un héros combat un dragon et s'en sort. L'enfant est déçu. Il s'imagine alors des scènes tragiques pouvant le contenter.
Bien-qu'il puisse admettre la beauté d'une femme, la véritable passion, les premiers émois , ses pulsions de vie c'est envers les petits garçons de son âge qui les ressent. Notamment un jeune garçon qui est à l'opposé de ce qu'il est: fort, lui est chétif et malade, impertinent et téméraire lui a reçu une éducation stricte et imprégné par le traditionalisme japonais.
Le personnage se pose beaucoup de réflexions et sent bien que ses désirs sont en contraction avec la tradition avec la norme. Il tente de théoriser les épisodes de sa vie. Ce n'est en l’occurrence pas de l'amour qu'il ressent pour son ami de pensionnat mais de la jalousie.
Il va cependant croire tomber en amour de la sœur d'un ami. Véritable passion ou soucis des conventions et création de sentiments factices?
Il tente de persuader pourtant.
Tiré de la propre vie de Mishima, un récit émouvant, poignant et encore actuel. Comment refuser inconsciemment une part de soi par soucis de la norme dictée par la masse.