Le contenant oui, le contenu...bof
Il est difficile de ne pas tomber amoureux de la magnifique ré-édition toute d'or vêtue de Confession d'un automate mangeur d'Opium. Vraiment. Même si le résumé ne m'a pas forcément inspiré, je n'ai pu m'empêcher de m'attacher à la couverture et de me plonger dans la lecture de cet ouvrage qui, s'il avait eu un contenu d'une qualité aussi bonne que celle de son contenant, m'aurait sans nul doute enchanté.
Disons le de suite, au moins je ne me suis pas ennuyée. Quoique rythmé un peu étrangement, l'aventure se lit plutôt agréablement bien. Mais on reste au final sur sa fin, et c'est bien dommage.
Pour résumer rapidement, Confession d'un automate mangeur d'opium narre les aventures de l'aliéniste Théophraste de Barrias Archimbault dit Théo, et de sa demi-sœur l'actrice Margaret Saunders dit Margo. C'est avec cette dernière que commence le roman, ou plutôt avec la mort étrange de sa meilleure amie, tombée du ciel sur le parvis de l'Opéra Garnier. Vous vous doutez bien que les choses sont toujours plus compliquées qu'il n'y paraît dans ces cas là, et l'enquête de nos deux héros révèle rapidement une effroyable vérité...
Sur le papier comme ça, c'est plutôt séduisant. D'autant plus que l'ambiance Steampunk du Paris de 1889 fantasmé où se déroule l'histoire est bien retranscrite, et l'univers en lui-même assez cohérent. Le souci, c'est que les auteurs ont tendance à en faire trop : j'adore les descriptifs pourtant, mais là je dois avouer que c'est vraiment de trop, d'autant plus qu'ils ont tendance à apparaître lors de moments normalement plutôt rythmés (courses poursuites, combats etc...)
En fait, le souci principal de Confession d'un automate mangeur d'Opium, c'est qu'il finit par se reposer uniquement pour son ambiance. C'est en soi un choix qui peut se tenir, mais encore faudrait-il en faire quelque chose (surtout pour ce qui est du Steampunk qui, je trouve, est le genre parfait pour faire quelques critiques sociétales ne serait-ce qu'en fond). Hélas le roman ne décollera jamais à ce niveau là, et ne proposera au final qu'une intrigue assez quelconque et superficielle, malgré l'écrin dans lequel elle est présentée. Le Steampunk n'est présent qu'en guise de décor, et je n'en ai absolument pas retrouvé l'esprit dans l'aventure en elle-même. Cela aurait pu passer, si le livre ne se vendait pas avant tout comme faisant parti de ce genre.
Enfin, je trouve également qu'on sent trop l'intervention de deux auteurs distincts : on enchaîne sans trop de cohérence les rythmes très irréguliers. Aussi, je dois admettre que j'ai beaucoup apprécié le personnage de Théo, mais sa sœur Margo m'a largement horripilé durant toute la durée du livre. Quel intérêt, d'ailleurs, d'alterner leur point de vue à chaque chapitre ? C'est encore un choix que je ne parviens à comprendre...
Bref, Confession d'un automate mangeur d'Opium est une lecture distrayante, mais ne lui en demandez pas plus, vous seriez déçus. A défaut, le bouquin fera très joli dans votre bibliothèque !