Bourgeois est pas content, et il en a gros

Beigbeder est un de ses "intellectuels" qui hantent les plateau télé. Une sorte de libertaire absolu, un mec qui sent le soufre, anticonformiste à en crever, libertin à ses heures, bref, un artiste un vrai, qui défie les conventions étroites de son époque. La preuve, il a les cheveux longs.

Beigbeder, c'est la bourgeoisie qui s'encanaille, qui aime s'encanailler, et qui conte complaisamment le récit desdits encanaillages en se croyant incroyablement ironique, subtile et subversive. Là où l'homme de la rue voit un homme consommant pathétiquement des quantités déraisonnable d'alcool associées à un repoudrage de nez en règle, Beigbeder voit le dernier homme de la renaissance. Bref, il regarde das un miroir, et il aime ce qu'il voit.

Comme il le dit lui même, "je suis pour la liberté totale, j'ai grandi dans ce milieu là". Non, Frédéric, tu as grandi dans un milieu privilégié où le fric coule à flot; à ce titre, évidemment, lorsque les fins de mois sont un moment agréable, être libre est aisé. Lorsque l'on peut se permettre d'aller régler ses comptes avec son patron sans crainte d'être viré, ou que l'on peut se permettre de ne pas écrire la chronique pour laquelle on a été grassement payé, ou que l'on obtient des prix littéraires pour des ouvrages de qualité moyennasses parce que son fréro a des réseaux alors, oui, la liberté est un objectif facilement atteignable. Freddy, jouisseur, oui, mais avec un filet de sécurité.

Beigbeder croit écrire des satires (dans un style discutable) d'un monde où il est comme un poisson dans l'eau; ce n'est pas de l'ironie, ce n'est pas de la subversion c'est de la complaisance vis à vis de soi. Bref, Beigbeder ne fait que contempler sa déchéance et s'en amuse. Ses productions littéraires dénotent d'un égocentrisme marqué; Beigbeder ne parle que de lui, Beigbeder ne sait qu'écrire sur lui, Beigbeder s'amuse de sa décadence, Beigbeder explique ad nauseam que Beigbeder c'est un vieux con, mais le fait qu'il considère lui même être un abruti n'empêche pas Beigbeder de montrer sa trogne partout sur les plateaux télés.

Beigbeder est donc un personnage creux et énervant. Dans sa nouvelle production, Beigbeder fait son bilan, et en profite pour livrer ses impressions sur la SocIéTér. Freddy va à un monastère, Freddy va à l'armée. Comme un influenceur allant visiter les pauvres du tiers monde en expliquant que ces gens n'ont rien, mais ils offrent tout , Freddy loue la solidarité qui unit religieux et soldats entre eux. Parce que, à 60 piges, Freddy découvre qu'il y a autre chose que la C dans la vie.

C'est pathétique. Voir quelqu’un nous énoncer des banalités affligeantes en nous expliquant qu'il relate des vérités profondes et universelles, ça fait pitié. Cela fait d'autant pus pitié que le bougre nous livre sa vision sur "me too", en répétant ad-nauseam que comme même, là ça va trop loin. Le wokisme est à nos portes, les portes ouvertes (de droites) sont enfoncées avec allégresse.

Freddy, t'as été le pote de Matzneff . Tu savais ce qu'il a fait Freddy, comme tout le monde depuis les années 80, et tu as fermé bien grand ta gueule. Tu pourrais continuer merci.