Le 27 octobre 1949, le "bombardier" s'écrase sur une des îles des Açores. Comprenez que Marcel Cerdan, sans doute le sportif le plus populaire de l'époque, dont l'idylle avec Edith Piaf fait le buzz comme on ne disait pas alors, est l'une des 48 victimes du crash du Paris-New York. L'histoire n'a retenu que son nom, même la disparition d'une artiste aussi fameuse que Ginette Neveu, violoniste virtuose, en a été éclipsée. Açores funestes. La mort de Piaf, plus tard, aura les mêmes conséquences pour un autre défunt "négligé" : Jean Cocteau. Dans Constellation, Adrien Bosc, à côté de ces deux figures de légende, redonne un nom et une histoire aux anonymes qui les ont côtoyés. On craint un moment l'énumération pure et simple mais le jeune romancier choisit de s'attacher à plusieurs de ces destins, à souligner les hasards et les coïncidences, dans une langue simple et parfois rêveuse quand elle évoque les sortilèges de ces îles brumeuses aux confins de l'Europe et de l'Amérique : les Açores. Un livre relativement bref qui s'autorise quelques hors sujet, du moins en apparence, et qui témoigne d'un certain savoir faire dans sa construction et dans son dosage entre faits avérés et fiction.