Si tu pensais que les romans sur les catastrophes aériennes se concentraient uniquement sur les faits techniques et le suspense, Constellation d’Adrien Bosc est là pour te rappeler qu’un avion qui s’écrase, c’est aussi une mosaïque de vies brisées… et une matière première idéale pour une plongée littéraire dans le destin.
Le point de départ est historique et tragique : le 27 octobre 1949, le vol Air France Constellation s’écrase en pleine mer, emportant avec lui des passagers aux destins singuliers, dont le célèbre boxeur Marcel Cerdan. Plutôt que de raconter l’accident en mode thriller, Bosc choisit une approche plus contemplative : il dresse le portrait de ceux qui étaient à bord, des anonymes comme des figures marquantes, et tisse entre eux des liens presque romanesques.
Le gros point fort ? C’est bien écrit, ciselé, avec un vrai souci du détail. L’auteur navigue entre récit historique et réflexion sur le hasard, la fatalité et les coïncidences troublantes qui entourent l’accident. On sent l’envie de redonner une voix à ceux que l’Histoire a réduits à une simple liste de victimes.
Le hic ? Ça manque de souffle narratif. Le livre oscille entre documentation et poésie, mais peine parfois à embarquer totalement le lecteur. Certains portraits sont fascinants, d’autres anecdotiques, et l’ensemble, bien que fluide, donne une impression de dispersion. On survole plus qu’on ne plonge.
Bref, Constellation, c’est un bel exercice de style, un hommage sobre et bien écrit, mais qui manque un peu de force dramatique. Un roman à lire pour sa plume et son approche originale… mais qui risque de ne pas marquer aussi profondément qu’il le pourrait.