Le train de la faim
Gouzel Iakhina a du souffle, elle l'a prouvé dès son premier roman, Zouleikha ouvre les yeux, qui révélait son immense talent de narratrice, dans un récit exigeant mais éblouissant. Après Les enfants...
le 14 oct. 2023
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Gouzel Iakhina a du souffle, elle l'a prouvé dès son premier roman, Zouleikha ouvre les yeux, qui révélait son immense talent de narratrice, dans un récit exigeant mais éblouissant. Après Les enfants de la Volga, reçu comme en confirmation, avec quelques bémols tout de même, pour une propension à surcharger son récit de descriptions, Convoi pour Samarcande ajoute une pierre de plus, toujours dans le même registre historique et épique mais, cette fois, l'excès de détails n'est sans doute pas étranger au fait que certains passages apparaissent comme très arides, pour ne pas dire éprouvants. L'époque auquel se déroule le livre est des plus rudes, les années 1920 dans une Russie post-révolutionnaire où la famine fait rage, en particulier dans la région de la Volga. D'où le convoi qui s'ébranle de Kazan, avec 500 enfants à son bord, et qui doit rejoindre le Tatarstan, après un long voyage ferroviaire, synonyme d'aventure où la peur, la faim et les maladies feront office de voyageurs clandestins. Même si la romancière reste une conteuse picaresque étonnante, Convoi pour Samarcande est une lecture parfois fastidieuse, de par ses digressions et son souci de tout décrire par le menu, y compris les éléments les plus sordides de cette incroyable odyssée. A force de multiplier les arrêts, le récit s'enlise et surtout suscite plus l'effroi que l'émotion. Sauf que la répétition dans l'horreur et l'accumulation d'épisodes où l'héroïsme triomphe du malheur ont tendance à assommer un lecteur qui n'en peut mais de tant de situations inextricables et tragiques. Tant mieux si certains se passionnent pour le roman mais prendre du plaisir à Convoi pour Samarcande apparaîtra comme une gageure impossible pour d'autres, qui n'auront de cesse de voir enfin arriver le train dans sa gare de destination, après un périple aussi harassant.
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le 14 oct. 2023
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