Cornes, c'est l'histoire d'un mec qui se lève avec des cornes de diable le matin, après avoir pissé sur la vierge Marie. Sûrement pas pour ça, puisque sa petite amie a été assassinée et violée un an plus tôt et que tout le monde est persuadé qu'il est le coupable.
Ces cornes, dont le pouvoir est de contraindre les gens à se confesser de leurs crimes et de ce qu'ils ont sur le coeur, dépeignent un monde d'hypocrisie et d'un fort pessimisme, en contraste avec les années de bonheur qu'a vécu le héros.
Je n'aurais sûrement jamais lu ce bouquin s'il n'avait pas été écrit par le fils de Stephen King. Avantage ? Commercialement parlant, oui, Joe Hill s'assure une certaine marge de vente. Mais en contrepartie, il doit porter le fardeau des à priori ; Le fils du plus grand écrivain d'horreur qui écrit de l'horreur...Forcément, on s'attend à une pâle copie de ce que fait son père, je dis ça parce que je m'y attendais moi-même. Je me suis très lourdement trompé...
Stephen King, lui, il y va au talent, il ne prévoit que très rarement un plan détaillé, et ça se ressent énormément à chaque fin. Pour moi, quand on lit du King ce n'est certainement pas pour le final. "Dome" l'a prouvé plus qu'aucun autre. Il écrit d'un chapitre à l'autre, en se servant de son incroyable imagination, mais aussi de ses émotions. C'est un de mes auteurs préférés, je le trouve incroyablement talentueux.
Joe Hill, c'est tout l'inverse. Non pas qu'il soit un mauvais auteur. Bien au contraire, il est probable que je lise un autre de ses bouquins un jour. Mais ce n'est VRAIMENT pas le même genre. On s'aperçoit très rapidement que l'auteur a énormément bossé sur le plan de son histoire. Chaque détail, sans exception, a son importance. La fin était sûrement prévue avant même que le premier chapitre ne soit définitivement rédigé.
A l'avenir, j'éviterai de re-tomber dans ce genre d'à priori débile. Bien sûr, j'ai une très large préférence pour King. Mais Joe Hill vaut le détour, vraiment, pas seulement parce qu'il a un style totalement différent de celui de son père, mais parce qu'il est bon.
Cornes est une bonne histoire, le parcourt infernal de personnages qui avaient tout pour être heureux, rythmé par les interrogations de l'auteur sur la religion. J'ai été amusé d'apprendre que sa soeur, qui est pourtant révérende l'avait aidée à écrire son bouquin.