Un homme prétendant être Nicholas Slopen, professeur de littérature, réapparait plusieurs mois après sa mort. Problème : alors qu’il ne ressemble pas vraiment au véritable Slopen, son comportement aussi bien que ses souvenirs correspondent totalement au défunt. Interné à l’hôpital psychiatrique, Il raconte à son médecin ce qui lui est arrivé et qui a débuté par l’authentification de lettres attribuées à Samuel Johnson, un écrivain du XVIIIe dont il est spécialiste.


 Marcel Theroux nous avait déjà surpris avec Au Nord du monde, un roman post-apocalyptique à mi-chemin de Stalker, qui, s’il n’innovait pas par son thème, montrait une écriture fine et agile. Paru dans la collection de littérature générale feux croisés des éditions Plon, parmi laquelle on trouve notamment l’œuvre de Junot Diaz, un autre écrivain aux marges de la science-fiction, Corps variables pourrait passer inaperçu du lectorat SF, ce qui serait dommage : ce récit mêlant des savants soviétiques fous, un idiot génial, une boiteuse mystérieuse et un universitaire largué est un authentique roman de genre.
Maniant une plume vive, un humour léger et un sens de la narration menant le lecteur jusqu’au bout sans effets clinquants, Theroux ne s’attarde pas sur les détails scientifiques de son intrigue, les contournant pour se pencher sur son étrange narrateur et ses rencontres abracadabrantes. A la limite du réalisme magique, Corps variables se déguste avec plaisir d’un bout à l’autre, cachant sous sa facilité une grande maîtrise de l’écrivain.
rmd
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lectures 2015

Créée

le 23 avr. 2015

Critique lue 315 fois

3 j'aime

rmd

Écrit par

Critique lue 315 fois

3

D'autres avis sur Corps variables

Corps variables
Nanash
9

Critique de Corps variables par Nanash

Tout commence par l'enfermement dans une unité de soins pour malades psychiatriques d'un homme qui affirme être un universitaire anglais, professeur de littérature et spécialiste du poète anglais...

le 28 avr. 2015

4 j'aime

Corps variables
rmd
8

Critique de Corps variables par rmd

Un homme prétendant être Nicholas Slopen, professeur de littérature, réapparait plusieurs mois après sa mort. Problème : alors qu’il ne ressemble pas vraiment au véritable Slopen, son comportement...

Par

le 23 avr. 2015

3 j'aime

Corps variables
MarianneL
8

Et si la mort n’était qu’un début ? Une réactualisation tragicomique du mythe de Frankenstein

Puisque le Professeur Slopen est mort en 2009, qui est donc cet individu, enfermé en 2010 dans l’unité pour malades difficiles d’une institution psychiatrique, et qui affirme avec tant d’insistance,...

le 29 mai 2015

2 j'aime

Du même critique

La Ménagerie de papier
rmd
8

Critique de La Ménagerie de papier par rmd

Voici donc, quasiment en première mondiale (juste après la Chine), le premier recueil de nouvelles de Ken Liu. Sur les dix-neuf récits qui le composent, sélectionnés par Ellen Herzfeld et Dominique...

Par

le 2 mai 2015

16 j'aime

5

Victus
rmd
9

Dommages à la Catalogne.

Soyons francs : un livre historique sur un ingénieur militaire spécialiste de la construction de forts et de tranchées à l'époque de louis XIV, ca n'a pas l'air franchement excitant. Ajoutons une...

Par

le 15 août 2013

15 j'aime

Anamnèse de Lady Star
rmd
9

Critique de Anamnèse de Lady Star par rmd

Trois ans après Cleer, voici le deuxième ouvrage de l'entité bicéphale L.L. Kloetzer, toujours dans la collection Lunes d'Encre de Denoël. A l'origine de ce récit, la nouvelle trois singes, parue...

Par

le 5 mai 2013

14 j'aime