Je me demande ce qu'il est arrivé à Yoko Ogawa !
Par bien des côtés, elle ressemble à l'idéal de la "femme au foyer" tant son image est lisse, sa vie semble rangée...
Mais là, elle a dû passer des semaines "sous crack" pour écrire ce livre.
Il détonne à ce point car il décrit un univers mi onirique, mi horrifique. Loin des standards habituels de l'auteure. A noter cependant que comme nombre de ses ouvrages, "Cristallisation" a été écrit en 1996 soit 13 ans avant sa traduction française. Ce qui en fait donc un de ses 1ers romans (hors nouvelles).
Il faut dire que, dans ce livre, animaux , plantes, choses disparaissent les uns après les autres ; et bientôt bien plus...
C'est ici que la magie de l'écrivaine opère car elle garde également son style si particulier : de la nuance, de la délicatesse, de la suggestion.
Il détonne également par le thème opérant derrière le scénario, derrière l'histoire. Ce qui disparait - le sujet - semble renvoyer aux effets d'un régime autoritaire. A l'image d'un Philip K Dick ou Ray Bradbury.
Sauf qu'il ne s'agit pas d'un roman dystopique mais bien d'une allégorie tout en poésie et subtilité.
Bref très bon roman atypique à tout point de vue.