Emmanuel Carrère, à plusieurs reprises dans son livre, nous dit qu'il raconte l'histoire d'autres personnes, mais que finalement, c'est de lui qu'il parle. Or, lorsqu'il parle de lui, en fait c'est le lecteur qui se parle à lui-même. Non pas que la seconde situation narrée puisse arriver à tout le monde, qui n'a pas rencontré le cancer dans son cercle plus ou moins élargi, mais les mots qu'emploie l'auteur nous touche. Au plus profond de nous.
Nombre de fois mon esprit à divaguer. Soit que je me suis demandé ce que j'aurais fait dans cette situation - rarement -, soit que je me suis parlé à moi-même. Nombre de fois je me suis demandé qui j'étais, quelles étaient mes relations avec les gens. Nombre de fois mon esprit à divaguer, lâchant le texte pour se perdre dans les pensées.
C'est que le livre est lourd, non pas que ce soit chiant, non pas que le style soit lourd, mais que le roman vous pèse sur les épaules. En lisant, vous sentez tout le poids de votre corps sur cette terre. Les mots d'Emmanuel Carrère vous pénètre, vous sonde. Ses mots deviennent alors les votre et les questions que l'auteur se pose, c'est le lecteur qui se les pose. Et c'est en ça que le livre est lourd, car vous réalisez votre introspection, or celle-ci ne vous quitte pas. Le titre que l'auteur à choisi est tout à propos, il raconte d'autres vies que la sienne, dont la votre.