D'un château l'autre par RomainPETER
Il faudrait sans doute, pour s'initier à l'écriture célinienne, se tourner vers cet ouvrage plus méconnu, plutôt que de se plonger dans un "Voyage au bout de la nuit" certes magnifique, mais moins représentatif de la stylistique de l'auteur. Si l'on considère généralement que la verve célinienne a trouvé son objectivation-maîtresse dans "Mort à crédit", nous nous trouvons alors, avec "D'un château l'autre", plus proche de l'apothéose que lorsque nous feuilletons le "Voyage ..."
Récit décousu de l'exil collaborationniste à Sigmaringen, le roman allie le plaisir de l'anecdote historique au picaresque irrévérentieux auquel nous avait déjà habitué l'auteur. Mais ne nous y trompons pas, chez Céline, et sans doute ici plus qu'ailleurs, le centre véritable de l'ouvrage, c'est le style.