« Dans le jardin de l’ogre », de Leïla Slimani, est un livre dont j’ai eu du mal à parler. J’ai tenté plusieurs fois de mettre des mots sur cette Adèle, cette femme en souffrance, mais sans succès. Le truc c’est que voilà, je n’ai pas été touchée par son personnage. J’aurai aimé d’ailleurs ; d’autant qu’en général, il n’en faut pas beaucoup pour éveiller mon empathie ! Mais non, ça n’a pas pris. Et pourtant, ce bouquin m’a plu. Son sujet de l’addiction sexuelle est très bien traité, sans glamourisation mal venue ni pathos exacerbé, et la plume de l’autrice est particulièrement percutante. Il m’est arrivée de me sentir à deux doigts de tourner le regard, comme devant une scène de film malaisante. Sauf que là tu ne peux pas parce que ce sont des mots, ce sont des phrases et ce serait tricher que de sauter des lignes alors on lit et on sent poindre en nous ce sentiment que pourrait faire naître une vie sans exaltation.