Mêlé de poésie et de contemplation, Sylvain Tesson nous offre ici le récit de son séjour au bord du lac Baïkal. Ce carnet de bord nous permet d’accompagner l’aventurier alors âgé de 38 ans au fil des jours de son ermitage.
« La Russie m’a appris à ne jamais escompter la moindre réparation après l’effort. Toujours se préparer à se détruire à coups de vodka après s’être esquinté à force de kilomètres. »
C’est en février 2010 que Sylvain Tesson s’enferme dans une petite cabane sur la rive du lac Baïkal de Sibérie, armé d’un nécessaire de survie et d’une pile de livres.
Chaque jour sera compté plus que raconté en ces 290 pages, pas un seul manquant. La date du 26 juillet (p.287) est à noter, résumant parfaitement ces six mois de presque solitudes.
Presque, car malgré l’apparente réclusion et immobilité de son voyage, on ressort de cette lecture avec une impression de grande aventure.
La narration de Sylvain Tesson est soutenue fait rêver et donne très vite des envies de vodka, de silence et de neige.
Par moment, rien ne se semble se passer, et pourtant, l’écrivain rend tout vivant.
Les réflexions et recommandations littéraires s’enchaînent et s’entrecoupent d’excursions en montagne à -30 °C et de rencontre sibérienne.
« J’archive les heures qui passent. Tenir un journal féconde l’existence. Le rendez-vous quotidien devant la page blanche du journal contraint à prêter meilleure attention aux évènements de la journée – à mieux écouter, à penser plus fort, à regarder plus intensément. »
Si je n’étais pas convaincue au début de ma lecture par cette non-fiction, Sylvain Tesson donne très vite envie de tout plaquer et d’aller s’emplir les poumons d’air frais au bord d’un lac gelé.
Recommandation : C’est une lecture lente qui devrait être faite de ce récit, pour se laisser le temps de savourer les paroles de l’écrivain, ses réflexions et le paysage à travers ses mots.