Alice Berenson est une artiste britannique renommée, elle expose ses toiles à Londres, où elle vit avec son mari Gabriel, un photographe de mode. Un soir, une voisine entend des coups de feu dans la propriété. Alice est retrouvée, couverte de sang, près du corps de son mari. Hagarde, elle ne prononcera plus le moindre mot. Arrêtée, elle est jugée mentalement irresponsable et est envoyée dans la clinique psychiatrique de Grove. Six ans plus tard, Théo Faber, un psychothérapeute passionné par son cas, parvient à obtenir un poste dans la clinique avec l’intention de faire parler Alice, de l’aider à surmonter son traumatisme mais lorsqu’il parvient enfin à établir la communication avec sa patiente, l’échange se révèle totalement inattendu.
Il est des livres passionnants, fascinants, inquiétants, complexes. Celui-ci est tout cela à la fois. Mais surtout, il me parait évident. Evident que cette histoire, à défaut d’être vécue, soit écrite car elle est conçue de façon si diabolique qu’en refermant ce livre, bluffée par son dénouement, je n’ai qu’une envie, le reprendre du début pour vérifier que tout est cohérent. La question de savoir si tout serait concevable dans la réalité avec les techniques de police scientifique actuelles, pourrait se poser. Toutefois, il s’agit d »un thriller psychologique et de ce point de vue, il est réussi, pleinement satisfaisant en ce qui me concerne. J’ai lu récemment la série Pietro Gerber de Donato Carrisi et je prend goût à ce genre de récit, axé sur l’étude psychologique d’un cas, particulier, voire inédit. J’ai dévoré ce roman, qui se partage entre le journal d’Alice Berenson et le récit à la première personne de Théo Faber qui relate son approche de sa patiente pour le moins intrigante. Je ne peux pas en dire beaucoup plus bien que j’en meure d’envie… Le style est fluide, les chapitres sont courts, le suspense constamment entretenu. Les personnages sont intrigants, y compris secondaires même si le noyau formé par Alice/Théo sème le doute, les questions s’enchaînent dans la tête du lecteur… L’atmosphère est étouffante, notamment dans l’asile psychiatrique avec les patients inquiétants et les relations tendues entre les membres du personnel, ou encore Alice derrière la vitre de sa maison qui soupçonne un inconnu de l’épier… Lorsque tous ces éléments se mettent en place pour révèler un redoutable dénouement, j’en reviens à mon point de départ, un dénouement redoutable et évident !