C'est long, mais c'est bon !

Mon premier Dickens ! Je m'y suis attelé avec courage, et justement du courage, il m'en a un peu manqué en cours de route : 2 tomes de 500 pages, écrit tout petit (la faute à l'éditeur, Charles n'y est pour rien...), presque 2 mois pour le lire, j'aurais pu ne pas le finir... Et je ne regrette pas, oh non ! d'avoir finalement retrouvé la force d'aller au bout : les 3-400 dernières pages étaient magistrales.

Je connaissais la réputation du bonhomme de faire des romans à tendance « la vie est dure », et de ce point de vue, le début du roman m'a un peu fait peur aussi, je dois l'admettre, parce que la vie du jeune Copperfield ne commence pas sous les meilleurs auspices, et au-delà de ça, la méchanceté de certains personnages et l'acceptation par les autres, « frôlant » le manichéisme, m'en rendait la lecture assez insupportable.

Et puis, dans le deuxième tiers, les choses s'arrangent pour lui, à tel point même que ça en devient un peu chiant, un peu trop routinier. Pourtant, le dernier tiers du livre paraît trop court, tant l'univers créé (ou plutôt narré) est devenu un élément quotidien du lecteur, tant les énigmes et aventures trouvent leur résolution avec élégance, et tant le style est fleuri tout en étant fluide.

Dickens dit dans sa préface que c'est le livre pour lequel il a le plus d'attachements, son enfant favori, mais c'est aussi un livre qui a de nombreux éléments autobiographiques (le plus ? Je ne sais pas, n'ayant pas lu les autres, mais ça viendra !), de par les nombreux métiers (notamment écrivain) qu'exerce D.C., le portrait de certains personnages (Mr Micawber, qui ne sait pas gérer son argent, serait fortement inspiré de son père). C'est pour autant une œuvre de fiction : Dickens utilise simplement des éléments de sa vie pour faire une œuvre à part entière... et quelle œuvre !

Pour finir, je dirais que je me suis reconnu dans D.C. et donc dans C.D., et que je prie le second d'excuser « le premier élan erroné d'un cœur indiscipliné ».