De la part de la princesse morte par Hameçon
Je ne lis jamais les quatrièmes de couverture. C'est une habitude que j'ai prise en grandissant. Plus tard, je devais apprendre qu'on appelait ces vilaines choses qui habitent les quatrièmes de couverture des spoilers.
Je n'ai pas lu le quatrième de couverture de De la part de la princesse morte et j'ai bien fait. Toute l'histoire y est résumée, et en quelques lignes. Une histoire qui se mélange avec celle qui a un grand H. Une histoire presque trop incroyable pour être vraie, pourtant présentée comme authentique. L'intrigue est découpée en 4 parties complètement inégales. La première se passe en Turquie et est assez plaisante : on nous présente les protagonistes et la vie en Turquie sous les derniers sultans. C'est exotique et assez délicieux, il faut bien l'avouer. La seconde partie qui se déroule au Liban et qui correspond à l'exil et à l'adolescence de l'héroïne est plutôt longue et pas vraiment passionnante. J'ai eu beaucoup de mal à avancer alors. La troisième partie, aux Indes est à nouveau intéressante mais pas super bien écrite (on y reviendra). Finalement, la dernière partie, en France est la meilleure mais elle est beaucoup trop courte.
C'est un peu le problème de ce roman : on sent que l'auteur a fait beaucoup de recherches et qu'elle veut les restituer ! Des pans entiers du roman sont consacrés à des explications verbeuses et érudites sur des sujets allant de la religion, de l'histoire ou encore de géographie. C'est assez insupportable, surtout quand ils sont intégrés à des dialogues (qui parle comme ça de nos jours ?) Le style est assez emphatique et c'est assez énervant ! Ah oui, il y a beaucoup de points d'exclamation aussi et c'est fatiguant pour la lecture !
L'héroïne n'est pas attachante pour un sou : ses sautes d'humeur et ses principes fluctuants la rendent difficile à comprendre. Résultat, on est surpris en permanence de ces réactions. Pire encore, ses histoires d'amour sont décrites de manière plate et on ne ressent absolument aucune empathie pour elle. Tout au plus subit-elle la plupart des événements.
Et pourtant, malgré ses défauts, il se détache du roman une certaine grâce. L'héroïne du roman est la mère de l'auteur - et elle ne l'a jamais connue. À travers l'écriture, on sent le besoin de faire vivre sa génitrice. C'est un roman assez beau lorsqu'il prend cette dimension. L'auteur a fait des recherches, mais elle imagine beaucoup des luttes intérieures de sa mère. C'est maladroit, c'est imparfait mais c'est un beau moyen de se rapprocher de celle qui lui a donné la vie.
Pour résumer, c'est un roman mal écrit avec une histoire fascinante et une héroïne insupportable. Mais j'ai aimé.